Mon chemin vers la sobriété
- Janylene Turcotte
- 5 déc. 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 déc. 2019
Saviez-vous que le Trouble féminin de l'usage d'alcool a augmenté de 83,7 % aux États-Unis entre 2002 et 2013*? Les hommes consomment plus que les femmes, mais l'écart se referme à chaque année.
Il y a beaucoup de littérature scientifique à ce sujet, mais je préfère vous confier l'histoire vraie de ma relation avec mon « ami rouge dans une bouteille » :
Mon « ami rouge dans une bouteille » et moi nous sommes rencontrés quand j'étais adolescente. C'est à cette époque qu'il m'a séduite en me faisant de magnifiques promesses: en sa compagnie je serais populaire et drôle, plus relax et moins nerd. Et il a tenu parole! Tout ce qu'il a promis est devenu vrai! Je l'appréciais beaucoup et ne le voyais qu'à ma guise, quand il me plaisait, de temps en temps. Cette époque a duré 20 belles années.
Arrivée au début de la quarantaine, nouvellement célibataire après une longue relation avec quelqu'un qui tenait à la sobriété et qui était très sceptique face à ma relation avec mon « ami », j'ai commencé à le fréquenter plus assidûment. En réalité, mon ami était tranquillement devenu mon compagnon de voyage, mon compagnon d'études et de lecture du soir, mon compagnon des blues du dimanche, mon compagnon de bord de piscine, mon compagnon de toute-occasion-est-une-si-belle-occasion!
J'étais dorénavant membre du club élite du Vindredi. Cette transition illustre bien le changement rétroactif : à un moment, je me suis aperçu que je buvais presque chaque jour, sans trop savoir comment j'en était arrivée là. Et pourtant, mon ami me donnait encore l'impression d'une vie agréable. Je voyageais çà et là, je mangeais dans les meilleurs restaurants, je profitais de belles bouteilles, j'étais extravertie, je prenais l'avion constamment, ma vie sur les réseaux sociaux était fabuleuse et j'avais plein d'amis!
C'est ensuite que mon ami s'est mis à se comporter de drôle de manière - c'est ce que j'appelle la période de dévaluation. L'époque romantique était terminée et je passais de plus en plus de temps seule. J'ai remarqué qu'en sa présence je me sentais souvent triste et en colère. Il ne tenait plus ses promesses. Il perturbait mon sommeil et j'avais de moins en moins faim. Mon coeur battait la chamade le matin et, sincèrement, je reconnaissais mal mon reflet dans le miroir. Il devenait clair que mon ami n'en était plus un et je n'avais aucune idée comment briser la relation, ni si j'y arriverais un jour. J'ai essayé ci et ça, de ne le voir que les week-ends, ou seulement quelques heures à la fois, mais ça ne durait pas, tant il était intégré à ma vie. Je me sentais prise au piège.
Mais il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des mots car ils peuvent receler de véritables miracles. Ainsi, un soir, après avoir surconsommé, j'ai reçu un texto : « Le vin te mange le cerveau et ce n'est plus amusant du tout ». Je vois encore l'écran comme s'il était devant moi. Mais je me souviens encore plus clairement du puissant effet que ces mots ont eu sur moi. Le mot « cerveau ». Une personne pour qui j'avais du respect et qui m'était chère me disait que le rouge m'endommageait le cerveau! Je ne pouvais certainement pas permettre ça - mon cerveau, c'est tout ce que j'ai! C'est ce qui me permet de travailler, et tout le reste. En me réveillant le lendemain, j'ai dit à mon ami: « C'est terminé ». Et je ne l'ai plus jamais revu.
C'est un bel exemple de changement spontané. Ça se produit en un moment et on ne regarde plus jamais en arrière. On dirait un miracle, une grâce. Joseph Campbell, dans son Parcours du héros, nomme cet événement « la révélation » et on le ressent effectivement comme tel.
J'écrirai plus tard un article au sujet du très long processus de changement graduel que j'ai vécu sur le chemin de la découverte et de la guérison, bâtissant chaque jour des couches de force et chaque jour retirant des couches de douleur.
Ce que je peux vous dire maintenant, c'est que j'ai choisi le RTT comme technique puissante pour aider les gens qui n'aiment plus leurs habitudes de vie - magasinage, jeu, drogues, « netflixing », nourriture, technologie, ..., parce que je sais qu'on peut se réapproprier notre vie, et non seulement ça, se la rebâtir pour qu'elle soit un milliard de fois meilleure!
Janylène Turcotte, CRHA, ACC, C. Hyp, RTT
T. 514 576-9578
*Étude 2017 du National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAAA)
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